Atelier avec la “Kofi Annan International Peacekeeping Training Center”
Du 23 au 27 août 2021 à Douala/Cameroun, WILPF Cameroon a contribué à l’organisation d’un atelier de la Kofi Annan International Peacekeeping Training Center.
Cet atelier visait à outiller les acteurs de la société civile, les hommes et femmes de médias, les professionnels du Droit et les forces de maintien de l’ordre (FMO), sur les mécanismes de prévention et de lutte contre les Violences Basées sur le Genre (VBG).
D’entrée de jeu le PROF. KWESI ANING (DIRECTEUR – AFFAIRES ACADÉMIQUES ET RECHERCHE – KAIPTC) a déclaré que la violence à l’égard des femmes et des filles est considérée comme l’une des violations des droits humains les plus répandues dans le monde. La Banque mondiale, a-t-il poursuivi a décrit en 2019, la violence basée sur le genre ou la violence contre les femmes et les filles comme une pandémie mondiale car elle affecte 1 femme sur 3 au cours de sa vie. Dans un mémoire publié en 2019, elle soulignait que :
35 % des femmes dans le monde ont subi des violences physiques et/ou sexuelles entre partenaires intimes ou des violences sexuelles en dehors du partenaire ; dans le monde, 7 % des femmes ont été sexuellement agressées par quelqu’un d’autre qu’un partenaire ;en outre, que, dans le monde, jusqu’à 38 % des meurtres de femmes sont commis par un partenaire intime ; et que 200 millions de femmes ont subi des mutilations génitales comme cela est connu dans plusieurs sociétés.
Ces données nous permettent de comprendre la raison d’être de cet atelier de haut niveau.
En effet, celui-ci intervient dans un contexte marqué par une banalisation de la violence à l’égard des femmes au Cameroon. Il était donc important de prendre cette problématique au sérieux afin de combattre de façon efficace ce fléau social étant donné que plusieurs interventions et cadres tels que le Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits des femmes en Afrique (Protocole de Maputo) du 11 juillet 2003 et la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies de 2001 et les résolutions ultérieures reconnaissent les femmes et les filles comme les personnes qui subissent les plus diverses formes de violence sexuelle et sexiste dans les situations de conflit et post conflit.
Les travaux ont été ouverts par des activités devant amener les participants à définir et à mieux comprendre les VBG et mesurer leur impact sur les victimes. Ils doivent être compris comme étant une violence perpétrée à l’encontre d’une personne sur la base de sa vulnérabilité, de son genre.
L’atelier nous a permis de comprendre que les violences basées sur le genre sont souvent le fait entre autres des pesanteurs socioculturelles. En effet, plusieurs traditions ne prennent pas suffisamment en compte la parité genre et l’équité entre hommes et femmes, ce qui crée des injustices.
En plus de cela, l’arsenal juridique qui encadre les VBG est souvent mal connu des acteurs de la société, raison pour laquelle les intervenants ont passé en revue les déclarations et conventions internationales et nationales ainsi que tous les instruments juridiques qui protègent les victimes des VBG, afin que qu’aucun participant appelé désormais à agir sur le terrain des VBG ne puisse les ignorer et surtout qu’il puisse en faire bon usage. Il est dommage que nous soyons heureux de signer des cadres sans pouvoir les mettre en pratique. Le faire contribuerait à protéger et aider les populations.
L’atelier a aussi permis d’évaluer la communication faite autour des VBG. En effet, il est important de savoir présenter un cas sans que la victime ne soit exposée, sans que l’information ne soit reléguée à la rubrique des faits divers et surtout, il faut le faire sans parti pris.
Une des failles dans la stratégie de lutte contre les VBG au Cameroun est l’absence de coordination des actions par les acteurs travaillant sur la question. Il a donc été convenu de mettre sur pied une plateforme commune qui intégrera toutes les organisations exerçant dans ce domaine ainsi que les FMO. Cette synergie d’action devra prendre en compte les différentes lois et les actions déjà entreprises par les pouvoirs publics et élaborer un plan d’action et un manuel de procédures permettant de lutter contre les VBG au Cameroun.
WILPF Cameroon remercie le KAIPTC pour la confiance en elle placée, en la choisissant avec LOYOC comme ses partenaires d’appui au niveau national.