À l’approche de l’élection présidentielle du 12 octobre 2025, nous, femmes camerounaises sommes profondément inquiètes pour l’avenir de notre pays. Au contexte actuel marqué par des défis sécuritaires dans les régions de l’Extrême-Nord, de l’Est, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest s’ajoutent d’autres dynamiques politiques et sociales très inquiétantes. Nous notons de nombreux problèmes liés au respect du Code électoral et de la Constitution, la multiplication des discours haineux, tribaux et violents, une instrumentalisation dangereuse des jeunes et le rétrécissement de l’espace civique entre autres. Ces maux accentuent la détérioration du tissu social et font craindre pour la paix et la stabilité de notre Nation.

Nous, les femmes camerounaises et jeunes œuvrant pour la tenue d’élections apaisées dans le cadre de la Salle de veille et d’alerte des femmes du Cameroun, femmes et jeunes épris de paix sommes particulièrement préoccupées par la situation politique et sociale tendue qui crée un climat de peur, d’intimidation et de radicalisation. Les discours belliqueux et empreints de menaces de certains acteurs politiques, leaders d’opinion, et même de certains citoyens ne font qu’exacerber les tensions et les divisions.

Sachant qu’historiquement, les femmes sont celles qui paient le lourd tribut en période de trouble et de conflit et reconnaissant leur rôle crucial dans la prévention et la résolution des conflits comme le souligne la Résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies, nous ne pouvons donc rester silencieuses face aux menaces qui pèsent sur notre pays et sur nos communautés.

Ces dynamiques conflictogènes, si elles ne sont pas rapidement stoppées, menacent non seulement le processus électoral mais aussi la paix sociale, la stabilité des institutions et la cohésion nationale.

Nous sommes particulièrement préoccupées par :

– Les discours haineux et de division qui menacent la cohésion sociale

– Le non-respect des normes et des règles de bonne gouvernance qui font le lit de l’instabilité, notamment le manque de transparence et de responsabilité dans la gestion des affaires publiques ; l’abus de pouvoir, l’impunité, les inégalités et les discriminations, etc.

– Le non-respect des droits humains et des libertés fondamentales ;

– Le non-respect du Code électoral et de certaines dispositions de la Constitution

– Les tensions intercommunautaires et la montée fulgurante du tribalisme

– Les menaces à la liberté d’expression et autres violations des droits humains

– La vie chère et le mécontentement populaire

– Etc.

Nous, femmes, lançons un appel à toutes les femmes, aux jeunes, aux acteurs de la société civile et à l’ensemble des citoyens et les invitons à :

– Se joindre à nous pour une mobilisation collective pour une élection apaisée, transparente et crédible.

– Rejeter les discours de haine et de division

– Promouvoir des discours responsables et non-violents en privilégiant des formes d’expression pacifiques et constructives

– Promouvoir la transparence et l’intégrité du processus électoral

– Prioriser la responsabilité individuelle et collective pour le bien-être de notre pays           

– Dénoncer toute situation conflictogène et opter pour des revendications pacifiques dans le respect de lois

– Lutter contre les discours de haine, la désinformation, les fakenews et deepfakes sur les réseaux sociaux

– Signaler aux autorités compétentes, à la Salle de veille et d’alerte ou aux organisations de défense des droits de l’homme toute situation susceptible de mettre à mal la paix et la cohésion sociale.

Nous croyons que la transparence et la responsabilité collective sont essentielles pour garantir des élections crédibles et paisibles. Nous appelons tous les citoyens à se joindre à nous pour exiger des élections transparentes, équitables et paisibles.

Nous appelons les autorités compétentes à :

–  Prendre des mesures concrètes pour renforcer la transparence et la responsabilité dans la gestion des affaires publiques.

– Promouvoir une gouvernance participative qui implique les citoyens dans le processus de prise de décision.

– Prendre leurs responsabilités pour garantir des élections apaisées, transparentes et équitables, dans le respect de la Constitution et du Code électoral.

En tant que femmes, nous sommes porteuses de vie et de paix. Nous avons de ce fait le devoir de nous mobiliser pour protéger notre pays et nos familles. Nous encourageons tous les acteurs, notamment les femmes et les jeunes à prendre des initiatives en faveur du respect des droits humains et la construction de la paix. Ensemble, nous pouvons et avons le devoir d’œuvrer pour que le Cameroun retrouve sa légendaire notoriété du Cameroun, havre de paix.

 Fait à Douala, le 22 juillet 2025

   L’équipe de Coordination de la Salle de Veille et d’Alerte des Femmes du Cameroun

   Lien vers le formulaire: https://forms.gle/Kk4CGF4cnQnZReL46