ELECTION PRESIDENTIELLE 2025

ELECTION PRESIDENTIELLE 2025: Appel au calme et à la retenue

La coordinatrice de la salle de veille et d'alerte des femmes et des jeunes appelle à un processus électoral apaisé

      (Find the English version below)

  Parce que la paix se construit par l’action collective, la salle de veille et d’alerte des femmes et des jeunes engage femmes et jeunes à veiller, alerter et agir pour un processus électoral apaisé et inclusif. La coordinatrice de la salle de veille s’exprime dans cette lancée:

« Je suis Sylvie Jacqueline NDONGMO, Présidente internationale de la Women’s International League for Peace and Freedom (WILPF). C’est une organisation internationale créée en 1915 au moment où la première guerre mondiale faisait des ravages, pour promouvoir la paix et les droits des femmes avec des méthodes non violentes, et une approche de la base au sommet.

Je suis également la coordonnatrice de la Salle de veille et d’alerte des Femmes et des Jeunes de WILPF Cameroon, mise en place dans le cadre du processus électoral au Cameroun avec l’accompagnement du réseau ouest africain de consolidation de la paix (WANEP) et l’appui technique et financier des Nations Unies au Cameroun.

C’est une Salle de veille qui rentre dans le cadre du projet REVIMAS : Réduction des Violences par le Suivi et les Systèmes d’Alerte. Il s’agit d’un mécanisme de prévention des violences et des conflits électoraux et de réponse rapide, qui participe à la mise en œuvre des résolutions 1325 et 2250 des Nations Unies, deux résolutions qui après avoir acté l’impact disproportionné des conflits sur les femmes, les filles et les jeunes en général, recommandent l’implication de ces deux catégories dans les processus de paix à différents niveaux.

C’est dans ce contexte que la salle de veille et d’alerte des femmes et des jeunes trouve toute sa pertinence ; elle qui apporte activement sa contribution à la construction d’un processus électoral inclusif, juste et apaisé.

Pour mener à bien sa mission, la salle est organisée en 4 démembrements. Ainsi est-elle composée de : la salle des opérations, la salle d’analyse, la salle de décision ou de réponse et la salle de communication.

Composée de téléopérateurs et téléopératrices, la salle des opérations est la porte d’entrée de la Salle de Veille. A partir d’une console, de téléphones, d’un numéro vert, le 8110, et d’autres numéros affectés pour la circonstance, (+237 688 187 625 (WhatsApp); +237 621 109 105 ; +237 675 941 504 ; +237 692 958 404), elle reçoit des informations (alertes) via des moniteurs et monitrices déployés sur le terrain et par l’entremise de tout citoyen. Elle procède à leur tri et à leur acheminement vers la salle d’analyse.

La salle d’analyse est composée de cinq experts sur les questions de paix, d’analyse de données, de genre, de droits humains et de questions électorales. Après réception des cas signalés à la salle des opérations, elle élabore une carte de risques et de tendances avant de proposer à la salle de décision, de potentielles actions à poser pour solutionner ces risques.

La salle de décision ou salle de réponse est également composée de cinq personnalités, qui décident de l’action concrète à poser en fonction des cas reçus. Sur la base d’un fichier de contacts d’officiels, elle saisit les autorités concernées afin de les alerter sur les cas qu’elle a reçus. Elle fait également le suivi pour connaitre des suites réservées aux cas signalés aux autorités.

La salle de communication pour sa part se charge de porter les informations à l’attention du public.

L’activité de la salle de veille ainsi décrite a permis de recueillir à ce jour environ 350 alertes depuis qu’elle a déployé 100 moniteurs dans 8 régions et principalement 41 communes. Parmi ces incidents, on note entre autres :

  • Les pertes en vie humaine, notamment le cas de l’enseignante Zouhaïra à Garoua, tuée au cours d’une émeute le 21 octobre 2025 ;
  • Les enlèvements avec demande de rançon, puis l’assassinat du parlementaire Abe Michael du Donga-Mantung dans la région du Nord-Ouest ;
  • Destruction des biens, bâtiments et édifices publics ;
  • Menaces et expulsions de citoyens de certaines localités taxés d’allogènes par les autochtones, accusé d’avoir voté leur frère du Nord ;
  • Forte militarisation de certaines agglomérations ;
  • Prolifération des discours de haine, tribaux et fakes news;
  • Intimidations et menaces aussi bien dans les communautés que sur la toile ;
  • Incitation à la violence sur le terrain et sur la toile avec comme conséquences des arrestations et transfert de citoyens devant les tribunaux militaires pour bon nombre;
  • Menaces d’incendie des magasins et des entreprises appartenant à certaines communautés.

Fort de ce qui précède et au regard des tensions et dérives observées de part et d’autre, la Salle de veille souhaite attirer l’attention des autorités compétentes et de l’opinion sur lesdites dérives (appel à la haine, incitation à la violence, destruction des édifices publics, usage de la force etc.) et inviter toutes les parties prenantes au calme et à la retenue, à exprimer ses sentiments si nécessaire de façon non violente et dans le respect des institutions. Ainsi nous pourrons préserver ce qui nous est cher, le Cameroun et sa réputation légendaire de havre de paix.

Plus forts ensemble ! »

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Because peace is built through collective action, the Women and Youths’ Early Warning Monitoring Room engages women and young people to monitor, alert, and act for a peaceful and inclusive electoral process. The Monitoring Room coordinator expresses this sentiment:

« I am Sylvie Jacqueline NDONGMO, International President of the Women’s International League for Peace and Freedom (WILPF), an international organization created in 1915 at the time the World War One was raging, to promote peace and women’s rights using nonviolent means and a bottom-up approach.

I am also the coordinator of the Women and Youths’ Early Warning Monitoring Room set up as part of the electoral process in Cameroon with the support of the West African Peacebuilding Network (WANEP) and the technical and financial support of the United Nations.

The Women and Youths’ Early Warning Monitoring Room is part of the project REVIMAS (Violence Reduction through Monitoring and Alert Systems).  This is a mechanism for preventing electoral violence and conflicts that contributes to the implementation of United Nations Resolutions 1325 and 2250, two resolutions that, after recognizing the impact of conflict on women, girls and youth in general, recommend the involvement of these two actors in peace processes at various levels.

It is in this context that the Women and Youths’ Early Warning Monitoring Room is relevant; it actively contributes to the organization of an inclusive, just and peaceful electoral process.

To carry out its mission, the room is organized into four sections. It is thus composed of the operations room, the analysis room, the decision or response room, and the communications room.

Staffed by teleoperators, the operations room is the gateway to the Monitoring Room.  Using a software, telephones, a toll-free number 8110, and other numbers assigned for the occasion, (+237 688 187 625 (WhatsApp); +237 621 109 105; +237 675 941 504; +237 692 958 404), it receives information (alerts) via monitors deployed in the field and through any citizen. It sorts and routes them to the analysis room.

The analysis room is composed of five experts on electoral issues, gender, peace, data analysis, and human rights. After receiving the cases reported to the operations room, they develop a risk and trend map before proposing to the decision room the potential actions to be taken to resolve these risks.

 The decision-making room, or response room, is also composed of five individuals who decide on the concrete action to be taken depending on the case. Based on a file of official contacts, they contact the relevant authorities to alert them about the cases they have received. They also do a follow up on the cases reported to the authorities.

The communications room is responsible for bringing information to the attention of the public.

The monitoring room, as described above, has collected of approximately 350 alerts to date, since its activation, through 100 monitors located in eight regions, in 41 municipalities.  These incidents include, among others:

  • Loss of the life the case of Zouhaira, a female teacher killed during a riot in Garoua, on October 21, 2025;
  • Kidnapping for ransom and subsequent assassination of the parliamentarian Abe Michael of Donga-Mantung division in the North-West region;
  • Destruction of property, buildings, and public structures;
  • ⁠Threats and expulsions of citizens from certain localities by natives, accusing them of voting for their brother from the North;
  • Heavy militarization of some cities;
  • Proliferation of hate speech, tribal speech and fakes news
  • Intimidation and threats by groups, both online and in the communities;
  • ⁠Incitement to violence on the ground and online, resulting in arrests and transfers of citizens to court, military for many of them;
  • Threats of burning shops and businesses of people of some communities.

In light of the above, and considering the tensions and abuses observed on different sides, the Monitoring room wishes to alert the competent authorities and the general public on these abuses (incitement to hatred, incitement to violence, destruction of public buildings, use of force, etc.) and invite all stakeholders to remain calm and restrained, and to express their feelings, if necessary, without violence and with the utmost respect for institutions. This way we can preserve what is dear to us: Cameroon and its legendary reputation of Heaven of Peace.

Stronger Together! »